DOSSIER Chaque année, sous
la pression du Moratoire imposé en 1982 par
la Commission Baleinière Internationale, et
suite à l'interdiction par la CITES de commercialiser
des produits d'origine baleinière, le Japon
éprouve de plus grandes difficultés
pour répondre aux demandes de ses restaurateurs.
La viande de cétacé reste encore
un mets fort prisé dans ce pays et la demande
en est importante, malgré le grave niveau de
toxicité de cet aliment et de l'opposition
courageuse d'une poignée d'activistes japonais. Par ailleurs, détournant
l'intérêt spontané des êtres humains
à l'égard des dauphins à des fins mercantiles,
l'industrie des delphinariums s'est révélée
extrêmement rentable sur le plan touristique et a connu
un boom énorme ces dernières années. Les premiers massacres Depuis 87, la machine s'est emballée
et de nouveaux massacres ont eu lieu à Ito, puis à
Iki en 1993, à Futo en 1996, à Taiji en 1999
et ce ne sont là que les chasses connues. Les pêcheurs
ont appris à se montrer discrets. Beaucoup sont égorgés.
Ils meurent lentement, la carotide crachant de grands jets de
sang sur le pêcheur qui s'éloigne, impassible. D'autres
ont le cœur ou le flanc percé avec une sorte de pelle-épieu,
qui les fait se tordre de souffrance. Une fois, deux fois, le
pêcheur frappe puis, sans se soucier si sa victime est morte
ou non, il se dirige vers d'autres corps étendus, frémissants,
qui le voient venir sans pouvoir rien faire... D'autres dauphins
semblent oubliés : laissés sous le soleil, ils s'étouffent lentement
sous leur propre poids. Un pêcheur passe et marche sur un
alignement de ces corps : l'un des cadavres se cabre sous
la botte. Cette pauvre chose vit encore ! Le bilan
de cette opération : cent dauphins capturés et ramenés
vers la plage, soixante-neuf massacrés et vendus en
boucherie, six conservés vivants pour les delphinariums. L'Europe s'honorerait
donc à interdire dans un premier temps tous les delphinariums
présents sur son territoire, car leur existence encourage
les autres nations à pratiquer ce type de confinement
d'êtres libres et conscients, présenté trop
souvent comme utile à la "science" et à la "pédagogie". Souhaitons par ailleurs
que la Belgique rejoigne enfin les rangs des pays membres de la
Commission Baleinière Internationale et qu'elle y réclame
haut et fort, comme elle sait si bien le faire pour d'autres dossiers
chauds, une protection globale de TOUS les cétacés,
mysticètes ou odontocètes. Pour en savoir plus Dossier
"Whaling" sur le site du WDCS Iruka
& Kujira (Dolphin & Whale) Action Network Environmental
Investigation Agency Pour
protester auprès des autorités japonaises: Écrire au Premier Ministre du Japon Au Parti libéral du Japon A l'Ambassade du Japon en Belgique
Massacre de dauphins en Asie
Voir aussi le
site d'IKAN
Tourisme et boucherie, même combat
Que ce soit lors de chasses au harpon « froid
» menées au large ou lors de chasses
au rabattage (drive-hunt) conduites le long des côtes,
les pêcheurs japonais massacrent plus de vingt mille
cétacés par an (dauphins, marsouins
de Dall, pseudorques, orques, etc.) et ce, d'une
manière extrêmement cruelle.
En 20 ans, le Japon a ainsi éliminé
de ses eaux plus de quatre cent mille petits
cétacés, à l'heure où
la vie de ceux-ci est déjà gravement
menacée par les prises accidentelles en filets
dérivants, la famine et la pollution.
Partout, dans les hauts lieux de vacances, de nouveaux bassins
sont construits pour accueillir des cohortes de dauphins,
d'orques ou de bélougas, rapidement morts et vite remplacés. En
d'autres lieux, sur d'autres plages, ce sont des "petting pools" que l'on bâtit
par dizaines à l'usage des touristes pressés. Pour
une poignée de dollars, la rencontre avec l'animal
est garantie sur facture et la photo souvent offerte avec
le prix du billet.
A ce jour, les pays les plus demandeurs sont la Corée,
le Japon, la Chine, Taiwan, la Thaïlande, Hong Kong,
la Polynésie Française, le Mexique et les Etats-Unis,
notamment. A lui seul, compte tenu des décès incessants
qui y surviennent, le Delphinarium géant de Nagoya
(Japon) représente l'un des plus gros importateurs
de cétacés captif au monde. La plupart des visiteurs
qui nagent avec ces dauphins si souriants ou apprécient
leurs cabrioles au travers des cerceaux ignorent évidemment
la provenance exacte de ces animaux.
Afin d'alimenter le marché de la viande de baleine en produits
de substitution et de répondre aux demandes en captifs
frais, une première chasse au rabattage eut lieu à
Iki en 1979. Des centaines de dauphins furent égorgés
sur une plage spongieuse de sang.
L'année suivante, un autre massacre, comprenant cette
fois des pseudorques parmi les victimes. La scène
fut filmée par des caméras indiscrètes et
enfin, l'information circula et fit scandale au niveau international.
Tout s'arrête jusque en 1987, date à laquelle le Marine World Africa (USA) passe à son tour commande
de dauphins et de pseudorques. Les prix offerts sont plus
élevés et aussitôt, une nouvelle chasse est
menée. Quatre-vingt dauphins sont hissés vers
la plage. Quinze sont mis de côté pour le delphinarium
américain, tandis qu'à quelque mètres, les
autres agonisent sous le soleil en se vidant de leur sang,
parfois écorchés vifs....
L'horreur filmée à Port Futo
Pourtant, la pêche menée au port de Futo, dans la
péninsule d'Izu, a pu être filmée en cachette
par l'association japonaise IKAN. Ces images furent montrées
à la Conférence de la CITES de juin 2000 à
Adélaïde : les délégués japonais,
blêmes de honte, durent quitter la salle. La cassette
vidéo , aujourd'hui disponible sur simple demande, nous permet de reconstituer les étapes
de cette boucherie atroce et d'imaginer comment elle se répète
chaque année, sur plusieurs plages japonaises....
Nous sommes le 13 octobre 1999.
Les pêcheurs partent en mer. Une bonne centaine de dauphins sont
repérés, isolés, rassemblés, poussés
par des filets vers les rives d'une petite baie peu profonde.
Une quinzaine d'hommes, équipés de combinaison de
plongée et de tubas, repèrent les spécimens
destinés aux deux principaux clients du jour, à
savoir les delphinariums Izu-Mito Sea Paradise et Keikyu
Aburatsubo Marine Park.
Ils poussent les dauphins choisis - le plus souvent, des mères
et leur enfant - vers des enclos à part non loin de là,
afin de les mettre à l'abri et de les livrer plus tard
à leurs commanditaires. Avant cela, les nouveaux captifs,
baignant dans le sang de leurs compagnons proches, devront subir
une «désensibilisation» (habituation au poisson
mort et à la présence de l'homme, premiers
dressages, etc. ) dont on a pu prendre également quelques
images.
Quant aux autres dauphins, ils se tiennent toujours entassés
dans leur nasse le long de la plage. On les y laisse jusqu'au
lendemain, 14 octobre 1999 et là, l'Enfer commence...
Les cétacés sont attachés par la queue à
un câble et traînés à toute vitesse
sur le sable brûlant.
Des tas de corps gris empilés se forment, des alignements
de dauphins allongés, couverts de poussière,
peau écorchée par les cailloux. Mais toujours
bien vivants, hélas, car parfois, on les voit se redresser
par spasmes, les yeux fous, en piaulant leur terreur puis
retombant, épuisés.
Parfois, c'est par grappes entières, à l'aide d'un
camion ou d'une grue, que l'on tire les dauphins vers la terre.
Certaines images nous montre des cinéastes et activistes
présents sur place, tentant de convaincre l'un des pêcheurs.
A côté d'eux, un dauphin agonise, sans blessure,
juste échoué sur la terre. "Qu'on lui donne au moins
le coup de grâce !" semble plaider l'un de ces témoins.
Rien à faire. Pas question de perdre son temps. Le
dauphin mourra là, dans quelques heures peut-être....
Pendant ce temps, marchant dans l'eau sanglante à mi-cuisse, un
homme en tenue de plongeur continue le sale travail.
La mer est agitée comme en pleine tempête par les coups
de caudale des dauphins pris au piège. Des gerbes d'écume
rougeoyante s'élèvent. Le tueur passe nonchalamment
parmi ces êtres paniqués et il égorge, il
plante le pieu, sans cesse. Parfois il s'écarte
pour vérifier le bon état de sa combinaison, puis
il repart, tuant au hasard, sabrant dans le tas comme on
fauche les orties....
Plus loin, maintenus sous un filet expressément enfoncé
dans l'eau, d'autres dauphins se noient lentement.
Il leur faudra, à eux aussi, un long moment pour mourir...
Les chasses continuent
Du 29 mars au 6 avril 2001, Hardy Jones, le Directeur de l'organisation Blue Voice a pu visiter
plusieurs villages sur la côte du Japon, dont les habitants sont
sinistrement connus pour ces terribles "pêches au rabattage"
(drive-hunt).
Lors de cette mission d'observation, Hardy Jones était
accompagné par Sakae Fujiwara, un environnementaliste
local et par une journaliste du "Sunday Mail", Annabel Heseltine.
Le voyage était soutenu et financé par les organisations
suivantes : In Defense of Animals, Whale and Dolphin Conservation
Society et Cetacean Society International. L'association
japonaise ELSA Nature Conservancy assurait l'accueil de la
délégation.
Hardy Jones, qui travaille à lutter contre les massacres
de dauphins au Japon depuis près de vingt ans, publie
donc aujourd'hui un rapport complet en anglais sur la situation.
Ce document prouve non seulement de façon irréfutable
la connexion entre les pêches dites "drive-hunt" telles
que menées à Iki ou Futo Port et la florissante Industrie
américaine des Delphinariums mais il révèle
aussi à quel point le
malaise ressenti par les pêcheurs sous la pression des protestations internationales
est important. Les massacres ont désormais lieu la nuit,
au large, mais ne s'interrompent pas pour autant.
"La population japonaise est bien entendu hors de cause dans cette
affaire" insiste Hardy Jones, "ce ne sont que quelques groupes
financiers qui entretiennent ce commerce très profitable,
à la demande expresse de firmes étrangères
et avec l'accord de plus hautes autorités du pays".
Sur place, que ce soit à Taiji, Ito, Futo ou Iki, Hardy
Jones a pu en effet observer en de nombreux endroits de véritables
"entrepôts à dauphins", sorte d'enclos grillagés
montés à la va-vite dans un recoin discret du port. Les
quelques captifs qui marinent dans ces eaux sales sont les survivants
d'une précédente boucherie. Retirés
de l'eau lors du massacre, jetés dans un camion puis
stockés dans ces zones d'attente, ils seront finalement
vendus à quelque intermédiaire véreux
venu estimer leur valeur.
Un dauphin vaut aujourd'hui quelques trois mille dollars mais
le prix peut varier en fonction de la qualité et surtout
des chances de survie à long terme de cette "marchandise".
CBI et delphinariums
On comprend mieux à la lumière des horreurs précédemment
décrites, comment les problématiques de la
conservation et de la captivité sont liées.
A supposer que les débats prochains de la Commission baleinière
aboutissent de manière favorable, ce qui n'est pas garanti,
baleines et cachalots resteront à tout le moins protégés.
De plus en plus de dauphins constitueront alors une source de
remplacement. Dans la foulée, les delphinariums continueront
allégrement à souffler sur les braises de ce nouveau
marché et à en tirer profit.
Vidéos, Photos et Rapport complet disponible sur le site
de Blue Voice
http://bluevoice.org/dolphin/save.html
http://www.tappedintobluevoice.org/ram/Japandolphins.ram
Vidéos, Photos et Rapport complet disponible sur le site
japonais d'IKAN
http://homepage1.nifty.com/IKAN/eng/Newest-E.html
Lire aussi :
Jyunichiro Koizumi
Fax : +81 3 3581-3883
http://www.kantei.go.jp/foreign/index-e.html
ldp@hq.jimin.or.jp
Kunstlaan 58,
Avenue des Arts 58,
1000 Brussels
Belgium
à l'Ambassade du Japon en France
Chancellerie et Service Consulaire
7, avenue Hoche
75008 Paris
France
Ambassador: Koïchiro Matsuura
The Office of the Prime Minister
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