On
le sait, et les chasseurs le reconnaissent, qu’il se tue (en france) 32
millions d’animaux divers Elle n’est plus pratiquée par
nécessité, mais pour le plaisir. On chasse pour être dans la nature et faire
de l’exercice. Ce sont des sorties entre amis, des habitudes sociales qui
donnent le sentiment d’appartenir à un groupe solidaire. Certains jouent
les commandos en mission dans la jungle, avec treillis et cris de Sioux.
D’autres trouvent l’occasion de s’affirmer, de se croire supérieurs. Loin
de leurs épouses (on voit peu de femmes chasseuses) et de leurs patrons,
ils commandent à un chien et ils brandissent un fusil qui leur offre le
pouvoir de donner la mort. D’autres ont ????????l????¼?r?rU trouvé un bon
plan pour glander et picoler peinards… Bref, tout le monde s’efforce
de prendre son pied à sa manière et se moque éperdument de la souffrance
des animaux. Les chasseurs ne se posent pas plus de questions quand ils
achètent leur bavette ou leur saucisson au supermarché. Bien sûr, il y a
des règles pour « moraliser » et contrôler la chasse, on ne peut
pas tuer n’importe quel gibier, n’importe quand et n’importe comment. Les
chasseurs « protègent » et élèvent les animaux qu’ils veulent
tuer. Finalement, ils gèrent les rares étendues « sauvages » qui
restent comme le paysan sa ferme. Ils font des lâchers de faisans pour faire
des cartons comme à la fête foraine, ils instaurent des quotas d’abattage
et lancent des programmes de repeuplement. Il y a même certains fanatiques
qui ne veulent pas du tout toucher à la nature et se contentent de tuer
quelques bêtes, à l’ancienne. On trouve donc de tout :
du pêcheur alcoolique pour étang où les truites ont été lâchées la veille
jusqu’au « Rambo » ascétique qui se lève avant l’aube pour chasser
le sanglier à l’arc, en passant par le marquis d’un autre âge amateur de
chasse à courre et le PDG gras du bide qui paye cher pour des safaris organisés
en Afrique. Rien de commun entre ces personnages ?
Pas si sûr. Contrairement à la guerre et aux crimes illégaux, ils peuvent,
avec la chasse, donner sans danger libre cours à leurs instincts primaires.
Les meurtres prémédités de certains animaux sauvages sont légaux et????????l????¼?r?rU
même bien vus (au moins dans leur milieu), pourvu qu’ils respectent certains
codes et procédures (un peu comme feu la peine de mort en France, sauf qu’on
se demande de quoi le lièvre ou la carpe sont coupables). Derrière les coutumes et la fameuse
convivialité, on retrouve quand même le plaisir de dominer un animal. On
a d’abord les délices de la traque : l’homme use de ses ressources
de ruse et d’habileté, aidé par son chien fidèle et des objets de sa fabrication
(armes, véhicules, jumelles, appâts…), pour coincer un animal. Sa « supériorité »
se verra conforter par le fait qu’il peut « avoir » un animal
sauvage. Souvent, il dédaigne même les moyens techniques trop sophistiqués
qui ne laisseraient aucune chance à la bête… et aucun piment à cette poursuite
mortelle. Le chasseur s’amuse donc au gendarme et au voleur avec l’animal ;
seulement c’est toujours l’homme qui fait le gendarme et le voleur sera
mis à mort sans procès sitôt à portée de fusil ou d’arc. La chasse est moins policée
et les spectateurs sont rares, on peut néanmoins la comparer avec la corrida.
L’animalité sauvage est mis à mort au terme d’un rite où la victime non-consentante
a soi-disant ses chances. Dans les deux cas, on parle de maintien des
traditions et du renforcement des liens sociaux. C’est donc le coup de grâce qui
conclut cette excitante partie de cache-cache. Les chasseurs sont souvent
un peu tristes car ils signent alors la fin du jeu. Mais pour ????????l????¼?r?rU
que leur domination soit complète, il faut qu’ils tuent la bête, qu’ils
rapportent un trophée, une preuve tangible de leur virilité. Et puis le
plaisir de donner la mort sans danger n’est quand même pas négligeable.
Peu leur importe que les animaux se passeraient bien de ce genre de cadeau
meurtrier. Parfois, ils poussent le vice en faisant durer la torture, cerfs
ou espadons sont menés à épuisement. Ils aiment le pouvoir d’arrêter
la vie dans son élan, d’un coup, quand ils l’ont décidé. L’animal est encore
plus soumis et inférieur quand il est mort et ressemble à un objet, avec
des gouttes de sang sur sa fourrure ou ses plumes, comme nous le démontrent
avec insistance tous ces tableaux obscènes qu’on nomme justement « nature
morte ». La bête sauvage perd alors son côté mystérieux et sa liberté
insolente, et cesse d’être intéressante pour le chasseur puisqu’elle ressemble
une fois morte à n’importe quel animal d’élevage. C’est le côté sauvage
indomptable qui à la fois plaît et inquiète. C’est plus amusant de tuer
un sanglier en montagne que d’égorger un poulet dans sa cave. L’animal sauvage
se défend, il se cache, il peut s’échapper et peut même s’avérer menaçant
(sanglier ou cerf), il représente une liberté à détruire et dominer. Tandis
que pour eux, le canard de basse-cour est déjà un objet, une simple machine
sans intérêt autre que le profit, incapable de se défendre et de s’échapper.
Peut-être que les chasseurs en veulent aux animaux sauvages, ces derniers
sont libres alors que les préhommes ont dû renoncer à leur liberté pour
être un sujet fonctionnel de la « société ». En chassant, ils
espèrent ????????l????¼?r?rUconjurer leur déchéance et leur statut d’esclave
volontaire. En forêt avec leur flingue ou sur l’océan avec leur canne sportive,
ils ont l’impression d’être libres quelque temps (un peu comme les excités
du volant qui se défoulent sur les routes en sortant du boulot). En tuant
du sauvage, ils s’affirment, ils tentent d’affirmer leur liberté en détruisant
celle des autres. Comme les chasseurs d’antan, ils espèrent naïvement et
inconsciemment que la liberté de l’animal passera en eux ? On retrouve
là les mythes de la nature pure et du retour au paradis perdu. Pour se rassurer et conforter
sa position chimérique de maître du monde, le préhomme tient à asseoir sa
domination sur le sauvage. Il veut que rien ne lui échappe ; d’ailleurs
il élimine les prédateurs concurrents, surtout ceux qui peuvent le bouffer
lui, le maître de la jungle. Il adore la chasse, mais à sens unique, pas
question pour lui d’être le gibier d’un félin, d’un crocodile ou d’un anaconda ! Certains chasseurs, un peu conscients
de leurs crimes ou ayant moins étouffé leur sensibilité, sont un peu honteux
et tentent de minimiser leurs actes. Ils disent qu’ils vont à la chasse
surtout pour se promener et qu’ils tuent rarement, qu’ils laissent toutes
ses chances à l’animal… Ils sont encore plus coupables que les viandards
décérébrés, vu qu’ils continuent à chasser : par goût pour le sang,
par lâcheté, pour être considérés comme de vrais hommes et rester intégrés
dans le groupe. Mettez-vous un peu dans la peau
du lapin ou du sang????????l????¼?r?rUlier, traqué par des chiens hurlants,
épuisé à force de foncer dans les broussailles, toujours sur le qui vive
pour se cacher dès qu’il sent un humain, et vous comprendrez l’atrocité
de ce genre de violences. Imaginez la terreur et le calvaire interminables
des poissons, qu’ils soient pêchés à la ligne ou au filet industriel. Quelle
preuve éclatante de spiritualité : chasser et détruire la création
au lieu de l'aimer et de l'aider ! Dans certains pays, des individus
chassent pour le profit des espèces plus ou moins rares. Ils pillent sans
pitié la nature pour revendre fourrures ou cornes. Les « vrais »
chasseurs vous diront que ce n’est plus de la chasse puisque ces « commerçants »
ne tuent pas pour le plaisir, qu’ils ne préservent pas les espèces et ne
veulent pas laisser de chances à leurs proies ! Comme si les chances
étaient équilibrées d’habitude ! Dans nos pays riches, on chasse
pour se faire plaisir. La peur, la souffrance et la mort des animaux sauvages
traqués, blessés et abattus comptent pour du beurre. Les chasseurs ont simplement
différentes manières d’envisager et de pratiquer la chasse : plus ou
moins sordide, plus ou moins meurtrière, plus ou moins « écologique »
ou technologique… Ces « modes » ne sont pas dus au souci qu’ils
auraient pour les animaux, mais simplement issus des traditions et conceptions
locales. Dans le fond, ils s’agit toujours
de se faire jouir en affirmant violemment sa soi-disant supériorité, de
se rassurer sur sa virilité????????l????¼?r?rU et sur sa séparation d’avec
le monde animal. Actuellement, c’est la chasse
dite sportive qui fait le plus de victimes et qui est paradoxalement la
mieux considérée. La chasse de subsistance fait un peu arriérée, la chasse
commerciale fait requin sans cœur avide de profit, tandis que les chasseurs
sportifs se considèrent comme les vrais amoureux de la nature, des bienfaiteurs
modernes, ceux qui la régulent et la protègent. Drôle de façon d’aimer que
d’assassiner de manière effroyable les animaux. Il faut dire qu’on retrouve
là les habitudes virilistes et machistes couramment appliquées dans les
relations ordinaires entre garçons et filles. Je t’aime, donc je te domine
et te tue. Les chasseurs sont donc pires
que n’importe quel prédateur Non contents d’avoir créé des
animaux esclaves transformables en steaks, les préhommes approuvent le fait
de traquer à mort les bêtes encore en liberté (en plus, cette liberté est
souvent surveillée). Ils ne pourraient pas leur foutre la paix non !?
Les bêtes en bavent déjà bien assez avec leur survie ordinaire, il faut
en plus qu’elles évitent ces humanoïdes en treillis qui n’ont rien trouvé
d’autre pour s’occuper et se faire plaisir. La survivance de la chasse (quelle
qu’en soit la forme) prouve (parmi des tas d’autres preuves) que la barbarie
humaine est bien vivante et n’est pas près de s’éteindre. La chasse à l’homme
(en temps ordinaire) n’a plus cours, les exécutions capitales ne sont plus
publiqu????????l????¼?r?rUes et sont mêmes interdites dans beaucoup de pays,
les barbares ne peuvent se satisfaire du 20 H et des films de fiction, il
leur faut faire couler le sang pour affirmer fièrement leurs choix, pour
s’enfoncer et se conforter dans la voie nihiliste qu’ils ont choisie Certes, ce n’est pas la chasse
qui fait le plus grand nombre de victimes, les abattoirs crachent la mort
par milliards toute l’année. Il n’empêche que c’est un acte odieux qui n’a
pas à être défendu par la tradition et le droit à la liberté individuelle.
Les animaux sauvages ne sont pas des choses qu’on peut massacrer le dimanche
pour le « sport ». David Myriam - Octobre 2002 La chasse est, l'une des aberrations
les plus effrayantes de notre époque ; et je ne parle pas de ces chasseurs
qui disent aimer les animaux... J'espère seulement ne jamais croiser le
chemin de l'un d'entre eux, on ne sait jamais il pourrait m'aimer... Et
je ne tiens pas à être abattue froidement. Sans sombrer dans une psychologie
de bazar, tuer de la sorte relève d'un problème d'orgueil et de supériorité
supposée de l'homme ; ce n'est rien moins qu'une manifestation de cette
fameuse prétendue supériorité dont l'homme s'enorgueillit tant. Donner la
mort et donner la vie... N'est-ce pas là deux des plus célèbres attributs
des dieux ? Quelle prétention, tout de même, quel orgueil ! Et quel manque
de respect envers la vie, quel monstruosité, quelle perversité !
La chasse la plus pratiquée
est la chasse à tir, au cours de laquelle le gibier est abattu au fusil
(chasse devant soi, chasse en battue, chasse à l'affût). Le gros gibier (cerf, chevreuil,
sanglier), qui peut aussi être chassé au fusil, donne lieu à la chasse à
courre, dans laquelle l'animal est poursuivi par une meute de chiens jusqu'à
épuisement puis abattu à l'arme blanche, les chasseurs se déplaçant à cheval. La chasse au vol utilise
des oiseaux (faucons, vautours) dressés à la capture des lapins, des lièvres,
des perdrix. Le blaireau se chasse avec
des chiens à l'attaque des terriers (chasse sous terre). Enfin, des safaris
sont organisés pour la chasse aux grands fauves. En France, des dispositions
fixent tout d'abord la liste des espèces que l'on peut chasser et les périodes
de l'année autorisées. Il existe ensuite un droit de chasse qui s'obtient
soit par la propriété ou l'usufruit du terrain, soit par l'acquisition ou
la location de ce droit. Le chasseur doit, par ailleurs, obtenir un permis
de chasser. Pour protéger la faune sauvage et maintenir un équilibre entre
la densité du gibier et le milieu, des réserves de chasse et des plans de
chasse sont établis. Les réserves cynégétiques sont des espaces d'un se????????l????¼?r?rUul
tenant sur lesquels il est interdit de chasser pendant la période de chasse.
Le plan de chasse permet de fixer le nombre de têtes de gros gibier à tirer
sur chaque territoire de chasse. Les chasseurs n'exercent
plus un prélèvement aveugle et incontrôlé. Les nouvelles pratiques donnent
la priorité à la gestion des populations animales afin d'en assurer le renouvellement.
De même se développe le
souci de l'aménagement des territoires de chasse, de manière à créer des
biotopes favorables à l'expansion harmonieuse des espèces.
La chasse
chaque année : oiseaux, lièvres, chevreuils, sangliers
(des renards il n’en reste presque plus)
La chasse et la pêche consistent à traquer, dans des territoires plus ou
moins délimités, des animaux plus ou moins sauvages afin de les tuer. Quels
que soient les méthodes et les buts : chasse à courre ou à l’affût,
pêche à la mouche ou au harpon, chasse de subsistance, sportive ou commerciale…,
la finalité est la même : débusquer et mettre à mort des animaux qui
vivent dans la nature. Dans nos pays, le fusil et la canne à pêche sont
les plus souvent utilisés, plus les divers pièges des braconniers.
La chasse est considéré comme un sport, une activité normale ; en
quoi est-ce normal de tuer ?
Sa définition même me choque car elle induit la normalisation du meurtre
des animaux. Il y a là, une forme de mensonge de la société dans son ensemble
envers ses membres, puisqu'elle nous apprend qu'il est naturel de tuer des
animaux. En quoi tuer peut être naturel ; en quoi assassiner froidement
et avec préméditation peut être normal ?
Le gibier est abattu au fusil... Et parfois
des enfants, des vieillards, des hommes, des femmes...
Le gros gibier, les chiens et les chevaux
ne sont plus alors que des instruments pour le plaisir des humains, qui
poussent l????????l????¼?r?rUa cruauté jusqu'à tuer avec une arme blanche
ce qui assure une mort plus lente et plus cruelle encore qu'avec un fusil...
Est-il donc naturel et normal de dresser des
animaux pour qu'ils en tuent d'autres pour satisfaire d'obscurs et pervers
plaisirs humains ?
A un certain stade, l'immoralité, la barbarie
et le "spécisme" se passent de commentaires.
C'est bien joli tout ça mais un peu trop théorique
et non appliqué. Outre le sens moral, leur manqueraient-ils également le
sens civique ?
Comment peut-on tuer des animaux et se préoccuper
du renouvellement de leur population ? A moins que ce noble souci n'ait
que la grandeur de l'apparence et que, en définitive, c'est encore et toujours
leur propre plaisir qu'ils recherchent, c'est à dire que le renouvellement
des populations animales leur permet de tuer toujours plus, d'où l'intérêt
de ne pas les faire disparaître totalement.
Comment peut-on concilier le meurtre des animaux et
une expansion harmonieuse des espèces ? Une expansion harmonieuse des espèces
peut-elle passer par le sang ?