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Un chasseur prend une ponette pour un lapin !


Navrant accident de chasse, dimanche à Hergnies. Dans la matinée, un chasseur a confondu léporidé et canidé.

«  Je crois qu'il y a un problème avec un de vos chevaux. » Quand il se présente chez Laurent Pénichou, dimanche vers 10 heures, l'homme qui vient d'envoyer une volée de petits plombs dans les jarrets d'une de ses ponettes a franchement l'air penaud. «  On voyait bien qu'il était pas bien du tout. » Aux gendarmes de Saint-Amand-les-Eaux qui l'entendront après que les propriétaires des lieux et de la bête innocente aient porté plainte, il prétendra avoir voulu tirer... un lapin. Mastoc, le lapinou !

Contrition de l'auteur du coup de feu mise de côté, notre propriétaire de chevaux hergnisien ne décolère quand même plus depuis. «  Surtout que ce n'est pas la première fois. Quand on a une arme de destruction entre les mains, on fait attention où on tire. Là, l'individu était à moins de vingt mètres de ma clôture et il a tiré délibérément en direction d'une propriété privée... » Dans sa besace personnelle d'animaux victimes de tireurs à tout le moins négligents, sinon à la gâchette facile, «  un chien, à l'épaule déchiquetée... et un chat, devenu aveugle à cause d'un plomb qui s'est infecté au-dessus de son oeil ».

Cette décharge dans les pattes de la pauvre Réglisse (3 ans), du 7,5 pour les connaisseurs, c'est donc le coup de feu de trop. « Il y a vraiment un problème de chasse à Hergnies. Ce que m'ont confirmé les militaires. Le pire, c'est que ce sont des types ordinaires mais qui canardent dans tous les sens sans se soucier le moins du monde de sécurité. » Un sentiment qu'il devait répéter, hier après-midi, au maire d'Hergnies, Jacques Schneider.

En attendant, Laurent Pénichou et son épouse ont été obligés d'emmener la jeune poney en Belgique, qui ne se tenait plus que sur trois pattes, dans la très réputée (et chère) clinique vétérinaire de Gand, pour y subir une lourde intervention chirurgicale. Résultat du carton : 92 plombs retirés à droite, 2 à gauche. Avec cette quasi certitude de récupérer, dans environ trois semaines, « un cheval boiteux ». Et si l'homme a « pendant des années » cherché des excuses aux amateurs de chasse, «  aujourd'hui », il n'en trouve «  plus aucune ». •

LAURENT BREYE

 

 

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